Need for speed carbon (Le test et vos réactions)

26-06-2007 à 16:49:13
Le test de need for speed Carbon

Retour du fils prodigue


Tout comme Most Wanted, Carbon se voit agrémenter d’un scénario. Attention, ne laissez pas déborder votre imagination sur la possibilité de participer à une histoire intéressante et étriquée, qui prend les tripes et ne vous les lâche qu’à la fin de l’aventure. Il n’en est rien. Il faut dire aussi que le background ne permet pas trop de subtilités. Pour ce nouveau Need For Speed, vous incarnez le même personnage que dans le dernier épisode de la série. Exit Rockport, retour à Palmont City, une petite bourgade californienne juchée entre trois collines. Retour, car votre personnage connaît bien Palmont City. En effet, il y a fait de belles démonstrations avant le récent épisode à Rockport. Mais, comme souvent, cela s’est mal fini. Une histoire d’argent disparu a entaché votre réputation déjà assombrie par une fuite inévitable. Votre retour ne se fait donc pas sans douleur, ni sans émoi. Heureusement, Nikki est là pour que vous repreniez vos marques.

Le développement de l’histoire se fait sous forme d’interludes ponctuels et via votre téléphone portable. Les cinématiques qui viennent régulièrement alimenter l’ambiance et l’histoire du jeu se présentent sous la même forme policée que dans Need for Speed Most Wanted. De vrais acteurs ont été filmés puis intégrés aux décors du jeu. Le rendu est particulièrement bluffant, le joueur qui vit l’action en vue subjective se voit assailli par les personnages et se prend à être réellement le héros de l’histoire. Les acteurs font leur boulot relativement correctement - on ne leur demande pas la Lune, leurs personnages étant ultra caricaturaux. Une petite déception tout de même en ce qui concerne Emmanuelle Vaugier (Nikki). La nouvelle égérie d’EA manque de prestance et de crédibilité. Son jeu est fade, son sex-appeal réduit à néant par un manque flagrant d’énergie. Le personnage est par ailleurs trop surfait, son habillage en est la plus patente preuve, ce qui empêche de s’y attacher. Mais est-ce bien si grave ?


Le job d'abord

Le mode Carrière s’inscrit dans ce cheminement scénaristique. Comme d’habitude, malgré votre (mauvaise) réputation, vous partez de rien. Votre bolide a été endommagé et vos poches sont vides, mais une âme charitable s’occupe de vous trouver une caisse correcte afin de faire démarrer le moteur en douceur. Palmont City est divisé en quatre quartiers, eux-mêmes divisés en districts. Quatre gangs se partagent la ville. Globalement, chacun se maintient dans son quartier, contrastant facilement les vélléités de groupes plus petits. Votre objectif ? Faire de chaque parcelle de la cité un territoire de plus sous votre domination. Pour y parvenir, c’est simple. Il y a trois courses par district : il suffit d’en gagner deux pour en devenir le « propriétaire ». La progression est relativement libre : on passe de courses en courses comme on l’entend, selon ses pérégrinations urbaines ou ses envies du moment.

L’une des principales nouveautés de ce NFS est la possibilité de recruter des équipiers. Une petite démonstration en début de partie vous présente les nouvelles options qui vous sont offertes. Les équipiers peuvent être de trois types : bloqueur, aspiro et éclaireur. Le bloqueur va tâcher de ralentir vos adversaires en les empêchant de passer ou en les percutant à vive allure. L’aspiro, en se plaçant devant vous, va vous permettre de prendre de la vitesse en vous protégeant du vent (à la manière des poissons-pilotes des sprint cyclistes). Enfin, l’éclaireur balise les meilleures trajectoires et vous indique les raccourcis. Au fur et à mesure que votre réputation augmentera, vous pourrez engager différents équipiers (dans une limite de trois). Chacun apporte des bonus propres et conduit des véhicules différents. Mais vous ne pourrez bénéficier que d’un seul partenaire par course (pas dans toutes les courses, non plus) : à vous de choisir qui sera le plus approprié. On pourrait croire que l’équipier n’est qu’un gadget sans utilité réelle. Ce n’est pas le cas. On s’aperçoit vite que fait correctement, son usage est par moments primordial. Toute la difficulté étant de choisir l’instant le plus propice pour le faire intervenir.


En piste

La ville s’offre donc à votre coup de pédale. Vous aurez tout le loisir de choisir quelles courses effectuer en premier, et ainsi varier les plaisirs. On retrouve les classiques de la série : un circuit à boucler en tête au bout de deux tours, un sprint où le premier arrivé a le droit de narguer ses adversaires, une course contre la montre où la seule chose qui compte est le chrono, et la course à radars qui verra le plus rapide être récompensé. A noter la disparition des types de courses Drag et Elimination, mais également la réapparition appréciable du Drift. Ce dernier étant une épreuve tout en dérapage et en contrôle offrant la victoire à celui qui a réalisé les plus belles figures. Par rapport à Need for Speed Underground, les pistes sont plus longues et réalistes, le bonus de vitesse est mieux représenté par une jauge colorée au sommet de l’écran, et la moindre petite touchette n’est plus sanctionnée radicalement. Par contre, la proximité des rails de sécurité est toujours aussi lucrative en points, ainsi que la multiplication des changements de sens de dérapages. Dans l’ensemble, si l’épreuve gagne en dynamisme et en style, elle reste relativement facile. Mais le dépaysement et le plaisir sont présents ; le retour du Drift est donc appréciable.

Une fois que tout un quartier sera tombé sous votre joug, le chef de gang que vous venez de déloger vous provoquera en duel. Bien qu’il n’ait eu de cesse de vous semoncer pour vous signaler son profond dédain, vous ne vous faites pas prier pour relever une telle invitation à humilier un concurrent. Le face à face se déroule en trois étapes. D’abord, vous devrez vaincre votre rival dans les rues de Palmont City. En finissant devant lui, vous pourrez enfin le défier dans le canyon Carbon. L’épreuve est assez particulière. Vous partez lancé, et c'est sur les routes sinueuses et fortement dangereuses (certaines fautes peuvent être fatales) du canyon que vous devrez distancer le plus possible votre adversaire. Ensuite, le jeu s’inverse : de souris, vous devenez chat, et si vous réussissez à coller aux fesses de la voiture qui vous précède, vous pourrez peut-être la pousser à la faute, voire l’aider à faire un petit tour dans le ravin (victoire assurée) ou simplement lui donner un petit coup dans l’arrière-train (bonus de points). Un jeu excitant, qui pousse à une concentration extrême et alimente votre esprit de compétition et votre ardeur au volant de façon exponentielle. Plus on va vite, plus on veut gagner du terrain ou envoyer l’autre dans le décor, plus on risque de se vautrer. Les sensations sont grisantes : l’épreuve finie, on en redemande avidement…


Fers de lance

Comment parler d’un nouveau NFS sans évoquer les forces de police ? En parcourant les rues de Palmont, selon le niveau de surveillance des quartiers, il sera inévitable de croiser de temps à autre un véhicule des forces de l’ordre. Si votre bolide n’est pas recherché et que vous ne commettez aucun délit à proximité, vous ne risquez rien. Par contre, si vous êtes la bête noire de ces messieurs à casquette, autant vous y préparer : chaque rencontre sera un calvaire. Les poursuites de Carbon sont nettement plus péchues que celles de NFS Most Wanted. Les flics vous donneront volontiers du fil à retordre. Désormais bien plus déterminés, ils n’hésitent pas à vous percuter, vous dépasser pour freiner un grand coup devant vous, et vous encercler pour chercher à vous envoyer contre un mur. Les poursuites se font bien plus longues, et la multiplication des véhicules de police n’arrange rien à vos tentatives d’évasion. Il peut aussi arriver que la police s’invite à une de vos courses. Dans ce cas, après l’avoir fini, vous devrez nécessairement vous échapper. Heureusement, les autres participants attireront également l’attention et vous permettront de semer la volaille plus facilement. Mais attention : plus vous faites de dégâts et vous résistez, plus le niveau d’alerte monte et la puissance de l’autorité civile augmente. Il est dès lors bien plus facile de finir derrière les barreaux. D’un certain point de vue, ce n’est pas plus mal.

L’autre grande tendance introduite par Need For Speed Underground est le tuning. Carbon garde ce concept très à la mode tout en le poussant à l’extrême. L’argent gagné en multipliant les victoires vous permettra de modifier votre voiture ou d’investir dans un véhicule plus performant. Le choix se fait entre trois catégories : muscle, tuning ou exotique. Chacune privilégie une caractéristique entre la vitesse, l’accélération ou le comportement. Ensuite, une fois que l’on tient la petite perle, on peut commencer une customisation en bonne et due forme. Les performances d’abord, avec des modifications possibles dans de nombreux secteurs. Deux améliorations sont possibles à chaque fois : le pack Evolution et le pack Pro. Sachant qu’il faudra trimer pour les débloquer et que l'investissement n'est pas anodin, autant y réfléchir clamement avant d'investir. Une fois acheté, on pourra privilégier un aspect en particulier, ou rester sur le compromis classique. La vitesse sur la durée par exemple en ce qui concerne la nitro, mais ceci est applicable à toutes les modifications performances. Au niveau design, le choix est encore plus vaste que dans les épisodes précédents. On retrouve des choses bien connues, mais la grosse nouveauté est l’Autsculpt, qui permet en théorie de créer ses propres designs de carosserie et de vinyles à l’infini. Un outil très puissant qui passionnera certainement les plus accros au tuning, même si l’interface n’est pas des plus réussies. Pour les plus réticents, des kits de tuning complets (moteur ou habillage) sont également disponibles. On peut finalement avoir une voiture qui sort un peu du commun sans passer des heures à trifouiller dans les options de customisation.


Carré comme un camion

Après un passage remarqué à la lumière du jour, Need For Speed revient à ses premiers amours : les courses nocturnes. Visuellement, l’ambiance demeure intacte, conforme à ce que l’on connaît de la série. Le retour à l’obscurité amène plus de subtilités et plus de discrétion aux décors, qui dissimulent encore plus parfaitement leurs imperfections. Le nombre d’objets destructibles reste limité, mais les voitures de polices peuvent finalement être complètement bousillées. En ce qui concerne votre bolide, n’espérez pas plus que quelques rayures sur la peinture et des pare-brises fissurés. En revanche, si votre voiture ne perd pas en performance malgré les chocs, elle manifeste un certain boitement et surtout un crissement de pneu plus prononcé dans les virages. Assez lassant d’ailleurs, alors autant éviter d’aller coller sa carrosserie dans le décor, cela vous épargnera des migraines. Graphiquement donc, Carbon demeure très carré. Le fameux motion blur, très prononcé à grande vitesse, peut être retiré pour ceux que cela gènerait. Seul bémol : le jeu demande une grosse configuration pour le faire tourner toutes options à fond.

Soulignons deux autres aspects tout à fait au point. L’ambiance sonore du jeu tout d’abord, qui reste comme d’habitude une référence. Une trentaine de morceaux, répartis également entre du rap/RnB, du rock et de l’electro, viennent enrichir l’univers sonore déjà très riche. Les bruits de moteur, de collisions, de frottements et de dérapages sont particulièrement bien restitués quelle que soit la voiture. Par ailleurs, votre équipier n’aura de cesse de vous faire part de son avis sur la situation, de votre placement et de ce qu’il peut ou va faire. Très bavard, il se répète parfois un peu trop, et est de temps en temps à côté de la plaque. Rien de bien grave cependant. L’autre réussite est le multijoueur. Bien plus étendues que sur les précédentes versions, les possibilités de ce NFS offrent largement de quoi rallonger la durée de vie un poil courte en solo. On accède à deux types exclusifs de courses : le Seul contre Tous met un joueur dans la peau du gibier que tout le monde chasse, tandis que l’Elimination Poursuite transforme, à chaque tour, le dernier du classement en policier gêneur.

Malgré une durée de vie du mode Carrière faiblarde ainsi qu’une difficulté trop souvent absente, Need For Speed Carbon réussira à passionner sans difficulté fans et néophytes. La conduite, toujours aussi arcade et abordable, permet une prise en main aisée et du fun immédiat. Les cut-scenes et l’ambiance, couplés aux nombreuses possibilités de customisation, renforcent l’intérêt du mode Carrière. De plus, le multijoueur offre la durée de vie nécessaire aux plus exigeants, et le challenge aux plus habiles. Les nouveautés apportées par ce nouvel épisode et la réalisation toujours aussi carré font de Carbon un épisode tout à fait réussi.


Le test en images

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